Pourquoi une telle catégorie ?
L’idée du site
En créant ce site internet, j’avais envie d’une partie plus fixe, réfléchie, intemporelle, et d’une partie plus dynamique, spontanée, qui s’inscrit dans une temporalité. L’idée était d’avoir un espace où je puisse exposer mon travail sans que celui-ci ne bouge dans le temps, à l’image d’un livre une fois publiée, mais aussi d’un espace qui puisse être moins ambitieux et s’inscrire dans un contexte, à l’image d’un carnet de note sur lequel on peut écrire, se tromper, y revenir, raturer, etc. L’idée de créer un site internet avec des pages et un menu fixe, mais aussi une partie blog a alors émmergé.
Réfléchir à partir de l’actualité ?
Dans cette « partie blog », il m’a semblé important de créer une catégorie où je puisse prendre le temps de réfléchir et m’exprimer sur des faits de société, si possible en les mettant à distance par le biais de mon parcours en anthropologie et dans les sciences humaines et sociales. Pour autant, l’exercice est toujours délicat. En sociologie (ou en anthropologie) tout peut-être fait de société, c’est donc au chercheur en question de choisir, d’organiser, et hiérarchiser les informations en fonction de son propre intérêt scientifique. Dans les médias, ce qui fait « actualité » ce sont aussi des faits triés, organisés, et hiérarchisés (cette fois-ci par les journalistes et non les scientifiques). Et ces choix ne sont pas aussi objectifs que ce que le sens commun pourrait nous laisser croire. Sans tomber dans les clichés des théories du complot (et celui de l’information manipulée par une entité machiavélique), il est avéré que l’actualité journalistique est éditorialisée et que cela n’est pas dénudée d’idéologie (à l’instar du scientifique qui, lui aussi, mène une recherche avec un certain prisme idéologique, et une certaine manière de percevoir le monde). Cette subjectivité journalistique n’est pas un problème (tout comme la subjectivité scientifique ne l’est pas) à partir du moment où celle-ci est assumée et développée avec une certaine transparence méthodologique. Or, c’est aujourd’hui loin d’être le cas. Les informations télévisées de 20h (ou celles en continues) apparaissent comme des informations objectives, neutres, où l’actualité qui nous est présenté serait irréfutable (ce qui est un non sens, tant du point de vue des sciences humaines et sociales que du travail journalistique qui invite justement à relativiser, multiplier ses sources, et mettre en dialogue différentes façons de percevoir, et donc d’organiser, le monde).
La catégorie réflexion ouverte
Réagir à l’actualité, c’est parfois collaborer, accepter de partager une façon de percevoir le monde à laquelle nous sommes en désaccord, et même en exprimant ce désaccord, le temps passé à répondre à une actualité peut lui donner de la force, une réalité concrète (alors même qu’on aurait pu ignoré cette actualité pour en promouvoir une autre et proposer ainsi d’autre prisme sur le monde). À l’inverse, ne pas réagir à l’actualité, c’est parfois désister, ne plus résister, ne rien proposer face à cette éditorialisation. Réagir ou ne pas réagir, le choix n’est donc pas simple. Et si je n’ai pas de réponse plus formelle à apporter à la question, je pense personnellement qu’il important de ne pas l’ignorer, d’y réagir ponctuellement mais pas continuellement. De l’utiliser pour s’en éloigner, pour la mettre à distance, de procéder ainsi par va et vient tout en faisant attention que cette « actualité » construite par des médias ne deviennent pas le centre de ces va et vient, mais bien un point parmi tant d’autres. C’est donc ce que je vais essayer de faire à travers divers articles de « réflexion ouverte ». Parfois spontanées, parfois plus réfléchis, ces articles ne sont pas une fin en soi, et je ne pourrais que vous inviter à les mettre en perspectives avec d’autres écris (ou bien même à votre propre subjectivité que je serais évidemment heureux de lire) !
Article publiée le
• Samedi 10 Janvier 2018 •
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Anthropologie & SHS : Réflexions ouvertes